On m'avait mis en garde contre les barrages de police : je n'y  trouve que des barricades de militants qui filtrent gentiment les passages sur la D281 qui traverse la ZAD, Zone à Défendre de 1200 hectares où doit se construire le fameux aéroport.

Premier passage à Notre Dame des Landes, au Nord de Nantes, sur les terres occupées par quelques centaines de militants qui depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, squattent les lieux, maisons, fermes  et cabanes destinées à la démolition  pour laisser place au projet d'aéroport qui doit s'implanter.

Le soleil du matin d'automne sublime ce bocage encore exploité et entretenu par ses habitants, résistants déterminés à rester chez eux. Les expulsions violentes   du 17 octobre ont fait la une des médias, et resteront dans les annales d'une obstination absurde : usage de lacrymos, ça on connait, mais on ne s'attendait pas aux flash balls et grenades assourdissantes.

Au delà du débat sur la pertinence d'un  projet remis en cause dès sa conception dans  les années 60, on s'interroge sur la brutalité de la "force publique" qui s'attaque à des lieux désormais hautement symboliques  : "la vache rit", ancienne grange transformée en quartier général des opposants, première étape des  journalistes qui débarquent de loin, tout comme une grande partie des occupants;  le "sabot", ancien potager détruit et gazé aux lacrymos lors de la dernière "intervention" des "forces de l'ordre"; le "Far West", où l'on reconstruit les cabanes récemment détruites.

Pas de visages sur les photos ci dessous, on marche sur des oeufs à quelques jours de la   "manif de réoccupation" du 17 novembre prochain. Sur place tout est prêt pour accueillir un max de monde : cantine, vêtements, couvertures, tentes. Prévoir des bottes.